Cette étude de délimitation et caractérisation des zones humides fonctionnelles se déroule en trois étapes :
-La première phase consiste en une collecte des données bibliographiques, ce qui permet de réaliser une pré-cartographie des zones humides potentielles. Ces informations permettent de définir des secteurs favorables à la formation des zones humides.
-La seconde phase doit aboutir à l'identification et la caractérisation des zones humides avérées, grâce à des prospections de terrain.
-La troisième phase aboutit à la description des zones humides et à la priorisation des actions à mener pour préserver ou restaurer les zones humides.

Dans le cadre de ses actions en faveur du développement durable, et notamment de son Agenda 21, la ville de Metz veut renforcer la préservation de la biodiversité et la protection des milieux et ressources naturelles de son territoire. Pour cela elle a souhaité disposer d'inventaires de terrain lui permettant d'avoir une meilleure connaissance de la faune, de la flore et des habitats naturels de son territoire. La présente étude a pour objectifs de caractériser la biodiversité, d'identifier et cartographier les sites à enjeux écologiques forts et de définir les corridors écologiques existants ou méritant d'être développés. Cette étude s'inscrit aussi dans la réactualisation des ZNIEFF menée par la DREAL Lorraine, dans la politique menée sur les zones humides par l'Agence de l'eau Rhin-Meuse, et enfin dans la politique régionale de la trame verte et bleue du Conseil Régional et de la DREAL.

L’analyse de la hiérarchisation des enjeux a débouché sur l’établissement de 4 objectifs de développement durable pour ce DOCOB : conserver et renforcer les habitats et les espèces d'IC du complexe prairial (ODD1), idem pour les habitats et les espèces d'IC du réseau de zones humides (hors prairial) (ODD2), idem pour les habitats et les espèces d'IC du réseau hydrographique et zones forestières (ODD3) et animer la politique Natura 2000 (ODD4). Au titre de la ZSC, pour l’établissement du plan d’action du DOCOB, seuls les habitats et espèces d’intérêt communautaire de la « directive habitats » ont été retenus. La conservation de la majorité des habitats et des espèces d’intérêt communautaire du site Natura 2000 est intimement liée aux pratiques agricoles, notamment en termes de période de fauche et de fertilisation, mais aussi à la qualité des cours d’eau.

Le fleuve Meuse est un cours d’eau international. Il présente plusieurs caractéristiques intéressantes : un tracé au travers de trois pays, à savoir la France, la Belgique et les Pays Bas, une gestion à l’échelle européenne et enfin, un patrimoine et une diversité écologique exceptionnelle sur le secteur amont où le fleuve a encore un écoulement naturel (partie française). La plaine alluviale de la Meuse abrite des zones humides remarquables, au déterminisme naturel et anthropique (Muller et al., 2000). L’intérêt écologique de la vallée, ses rôles hydriques dans la régulation des crues… ont
amené les gestionnaires du fleuve à entreprendre, dès les années 1990, de nombreuses études (Université de Metz, EPAMA…) et travaux (Contrat rivière, restauration de noues avec la CATER…) relatifs à la compréhension et à la préservation de cet hydrosystème. Aujourd’hui, si les caractéristiques du lit mineur sont bien connues, celles relatives au lit majeur, et plus particulièrement aux annexes hydrauliques, restent à décrire. Dans cette optique, la Fédération de Pêche de la Meuse, l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques et leurs partenaires ont décidé de mener un important travail d’étude sur les annexes hydrauliques de la Meuse. Les objectifs sont ambitieux :
• Inventorier les annexes hydrauliques et les cartographier afin d’en constituer un atlas ;
• Evaluer le potentiel piscicole des annexes hydrauliques pour le brochet et la loche d’étang ;
• Identifier et analyser les atteintes et les dégradations sur ces milieux fragiles ;
• Hiérarchiser des priorités de gestion et d’intervention en fonction des potentialités et des atteintes rencontrées ;
• Synthétiser l’ensemble des données naturalistes de la vallée.
Le premier chapitre du présent rapport (Tome 1) s’attachera donc à présenter le fleuve Meuse et ses annexes hydrauliques. Les deux indicateurs biologiques que sont le brochet et la loche d’étang seront également décrits. La seconde partie détaillera la méthodologie mise en place pour inventorier, cartographier (Tome 2) et caractériser (habitats, intérêts piscicoles et impacts anthropiques) les annexes fluviales de la vallée de la Meuse. La présentation des données récoltées sur le terrain et l’analyse de ces mêmes résultats permettront ensuite de décrire et de discuter de la dynamique et de l’évolution des annexes hydrauliques du fleuve Meuse. La gestion de ces zones humides particulières sera finalement abordée, puis illustrées par le Tome 3.

La Gagée à spathe (Gagea spathacea) n’est connue en France que dans les Départements du Nord et des Ardennes. Seules 3 stations sont connues en France. Afin de préserver et de suivre l’évolution de cette station, le Conservatoire d’espaces naturels de Champagne-Ardenne a signé le 10 avril 1995 avec le Groupement Forestier de Saint-Rémy, propriétaire du vallon, un bail de location pour une durée de 18 ans, renouvelé en 2012 pour la même période. L’objectif de ce plan de gestion est d’une part, d’améliorer les connaissances naturalistes de la zone d’étude (inventaire floristique et faunistique), et d’autre part, de définir les mesures à prendre et les actions de gestion à mener, pour préserver ou restaurer la station de Gagée à spathe.

Le « Marais de Bisten » est classé Espace Naturel Sensible (ENS) depuis 1992. D’une surface d’environ 58 ha, près de 47 ha sont situés sur le ban communal de Creutzwald et sont concernés par la présente étude. Ce marais correspond à un vaste ensemble de mosaïque d’habitats humides, dont les richesses écologiques sont connues depuis de nombreuses années. La commune de Creutzwald, en complément des opérations d’acquisitions foncières en cours, souhaite disposer d’un diagnostic environnemental et d’un plan de gestion pour la guider dans la gestion du site.

Les objectifs à long terme (OLT) identifiés sont au nombre de 5 :
- OLT 1 : Garantir la conservation des milieux ouverts
- OLT 2 : Favoriser les espèces animales et végétales à enjeu prioritaire sur le site
- OLT 3 : Sauvegarder les espèces animales et végétales à enjeu secondaire sur le site
- OLT 4 : Améliorer la connaissance du site
- OLT 5 : Intégrer la gestion du site dans le contexte local
Les objectifs du plan de gestion suivent les objectifs à long terme. Ils sont ainsi axés sur le maintien de pratiques de gestion adaptées, la diversification de la cariçaie à Carex acutiformis et la conservation des espèces animales et végétales représentant un enjeu sur le site.
Les opérations de gestion se concentrent sur la limitation de la colonisation ligneuse au niveau de la partie marécageuse par arrachage manuel des pieds de Saules et d’Aulnes, la fauche avec exportation de la cariçaie à Carex acutiformis et la mise en place d’un cahier des charges précisant les modalités d’entretien de la prairie de fauche (fauche tardive, amendement limité voir absent, mise en place d’une bande refuge non fauchée pour le cortège d’insectes prairiaux).