Partant du constat que les réflexions relatives à la continuité piscicole dans le bassin versant de la Moselle et de la Sarre progressent dans le cadre de la mise en oeuvre de la DCE et de l'application du règlement anguille CE 1100/2007, les CIPMS ont décidé de traiter ce thème au niveau international en instituant un groupe ad hoc intitulé "Continuité biologique". Ce dernier a eu pour mandat de répondre aux trois points suivants : Réalisation d'un état des lieux des obstacles à la migration et des habitats potentiels des poissons migrateurs dans le bassin de la Moselle et de la Sarre ; Recensement des législations cadre nationales ainsi que de développement technique et scientifique dans le cadre d'un échange d'informations mutuel ; Définition d'objectifs communs en vue du rétablissement de la continuité biologique de la Moselle et de la Sarre ainsi que de leurs affluents.

Dans la perspective "d'ouvrir" le plus long linéaire de cours d'eau possible, la réalisation d'un diagnostic détaillé et actualisé de l'ensemble de la rivière apparaît nécessaire. Ce diagnostic se fixe comme objectifs de confirmer la localisation des ouvrages hydrauliques connus, de compléter cet inventaire le cas échéant, d'expertiser la franchissabilité piscicole à la montaison de chaque obstacle répertorié et, au regard des enjeux écologiques, de prioriser leur aménagement. Dans ce cadre, deux techniciens de la Fédération de Pêche ont exploré le cours de la Magel afin de vérifier l'exactitude des informations de localisation des ouvrages et d'en réaliser une description technique permettant l'estimation de leur franchissabilité piscicole.

Le PDPG du Bas-Rhin divise le bassin versant de l’Andlau en 7 contextes de gestion bien distincts dont 4 sont salmonicoles et pour lesquels le principal facteur limitant la fonctionnalité piscicole des populations de truites fario (Salmo trutta fario) est la présence d’ouvrages transversaux. En effet, la présence de seuil et d’ouvrages transversaux constitue une réelle contrainte à la migration des salmonidés vers ces zones de reproduction. Cette nouvelle étude a donc pour objectif de localiser et caractériser chacun de ces ouvrages pour identifier ceux à aménager prioritairement. En 2014, l’étude porte principalement sur le tronçon de l’Andlau situé entre la source (commune du Hohwald) et la limite règlementaire de première et seconde catégorie piscicole. Il s’agit précisément de la zone salmonicole pour laquelle les ouvrages ont un impact prédominant sur la population de truites.

Cette étude s'inscrit dans trois axes : le premier d'ordre réglementaire, le second dû au projet d'assainissement communal et le troisième lié à l'usage du moulin. L'étude doit en particulier répondre à ces questions : Quels usages présentent aujourd'hui les ouvrages, à quelles activités et enjeux sur la rivière sont-ils directement ou indirectement associés et quel est leur rôle? Quels sont les impacts de ces ouvrages sur le milieu physique de la rivière, sur sa capacité autoépuratrice, sur les flux biologiques, jusqu'où et si possible dans quelles proportions sont-ils ressentis?

Cette problématique revêt une importance d’autant plus forte que les cours d’eau connaissent des enjeux biologiques et/ou morphologiques particuliers. C’est le cas de la Mossig, et en particulier de ce tronçon, figurant à la fois sur la Liste 1 et la Liste 2 avec un degré de cloisonnement important.
L’enjeu piscicole vise ainsi à rétablir la libre circulation des poissons bien évidemment par les espèces du secteur (en plus des espèces mentionnées dans l’arrêté de classement) dont l’espère repère recensé notamment sur la période 2000-2009 est la truite fario (population
juvénile) et ses espèces d’accompagnement telles que le chabot, le goujon, la loche franche, le vairon ou encore le gardon. La Mossig a Wasselonne est classée en première
catégorie piscicole (à partir de Marlenheim vers l’amont), cependant ce secteur est également sous l’influence de secteur de la Mossig classée en seconde catégorie piscicole, ainsi le tronçon à l’étude peut présenter un peuplement varié et influencé par celui-ci (zone intermédiaire).

La faune piscicole est particulièrement sensible aux variations de l’environnement mésologiques et physiques des milieux aquatiques et ce sont bien souvent les salmonidés qui se révèlent les plus illustrateurs des perturbations des rivières. Parmi eux, l’ombre commun (Thymallus thymallus) est considéré comme une espèce particulièrement sensible, bien plus que la truite fario (Persat & Eppe, 1997) et peut être utilisé comme « guide » d’aménagement ou de gestion des milieux (Dufour, 2011). Dans le département du Haut-Rhin, cette espèce a subi une importante régression lors des années 2000 à la suite d’épisodes fréquents de pollutions et de sécheresse. A ce titre, la Fédération du Haut-Rhin pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (FDAAPPMA68) s’est engagée dans un programme pluriannuel sur l’ensemble du département de suivi et de réhabilitation de cette espèce. Cette étude s’inscrit dans une diagnose piscicole continue dans le temps avec, comme principal indicateur de la qualité des milieux, l’ombre commun. Le présent rapport représente la dernière année de cette étude.