Ce projet a pour objectif de participer à la définition de l’état écologique et chimique de trois masses d’eau -les lacs de Gérardmer, Longemer et Retournemer - par le protocole IBL (Verneaux et al. 2004), des suivis physico-chimiques de la colonne d’eau et du sédiment et enfin l’application d’une approche complémentaire de type paleolimnologique. Au-delà du simple état des lieux, il
s’agit d’identifier les dysfonctionnements écologiques éventuels et leurs causes probables. Cette étude ambitionne donc de fournir des éléments d’aide à la décision pour les gestionnaires, plus
particulièrement dans le cadre de l’élaboration et du suivi de plan de gestion des lacs et de leur
bassin-versant pour l’atteinte et/ou le maintien de leur bon état écologique.
Les opérationnels de cette étude sont :
1- Affiner et compléter la diagnose de l’état actuel des trois lacs par d’une part des mesures
physico-chimiques et d’autres part la mise en œuvre du protocole IBL (Verneaux 2004) sur
les lacs de Gérardmer et de Longemer.
2- Evaluer un état fonctionnel pré-perturbation spécifique à chaque lac par l’étude des archives
sédimentaires.
3- Reconstituer la trajectoire fonctionnelle des lacs entre cet état pré-perturbation défini comme
« état de référence » et la situation actuelle. Il s’agit d’analyser conjointement les
descripteurs d’état fonctionnel et les facteurs potentiels de perturbation. Dans une première
approche, les apports exogènes en nutriments et en matières organiques seront considérés
comme les principaux facteurs de perturbation de l’état écologiques des trois lacs. Cette
hypothèse de travail n’exclut cependant pas l’influence d’autres facteurs.

La Directive européenne 2000/60/CE du 23 octobre 2000, dite Directive Cadre sur l’Eau (DCE), établit un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l’eau et instaure la mise en place d’un réseau de contrôle et de surveillance des eaux de surface. Elle fixe notamment l’atteinte du
bon état des masses d'eau pour 2015.
S’agissant des plans d’eau, l’étude des peuplements piscicoles est assurée par l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA) au travers d’un échantillonnage aux filets multimailles (Norme C.E.N. 14757). Le lac de Longemer fait partie de ce réseau, il avait déjà été échantillonné selon ce protocole en 2010.
Les différents éléments recueillis en 2010 et 2016 permettent de classer le lac de Longemer dans la catégorie des plans d'eau "mésotrophes".
Ainsi, le peuplement piscicole du Lac de Longemer est aujourd’hui un peuplement dominé par les espèces introduites et euryèces (Perche-Gardon-Grémille), tandis que les espèces indigènes aux
exigences biologiques élevées sont soit disparues (lote, vairon) ou très faiblement représentées (Truite commune, Vairon, Chabot).
Deux nouvelles espèces font leur apparition dans l'échantillon en 2016, la Truite arc-en-ciel et l'Écrevisse à pattes rouges. Ce lac est sans doute le plus grand lac en France à accueillir une population de cette espèce.
La répartition spatiale des poissons au sein de la masse d'eau laisse apparaître un dysfonctionnement
de l'écosystème qui se manifeste notamment par une anoxie des strates profondes et l'absence de vie
piscicole.
Le lac de Longemer apparaît comme un lac dystrophe où l’atteinte du bon état écologique nécessitera un programme de mesures ambitieux, particulièrement pour restaurer la qualité physico-chimique de l'eau qui s'avère, à l'heure actuelle, être le facteur limitant du bon état écologique.

INVENTAIRES REALISES D'APRES UNE RECHERCHE BIBLIOGRAPHIQUE, DE VISITES ET DE QUESTIONNAIRES AUPRES DES COLLECTIVITES ET DES SOCIETES DE TRAITEMENT DE L'EAU SUR : 1-LES TRAVAUX FRANCAIS RELATIFS A L'EUTROPHISATION. 2-L'ETAT TROPHIQUE DES PLANS D'EAU FRANCAIS LACS ET RESERVOIRS. 3-DES PROBLEMES DE QUALITE DES EAUX BRUTES DESTINEES A L'AEP. A CES INVENTAIRES S'AJOUTE LA PRESENTATION DE PLUS DE 20 CAS TYPES D'EUTROPHISATION DE PLANS D'EAU, LA PLUPART UTILISES EN AEP.