Après un recul de plus de 30 ans sur les expériences agrienvironnementales (de Fertimieux des années 1990 aux
différentes phases des dispositifs agrienvironnementaux de la PAC), les approches fondées sur une seule adaptation des pratiques ont montré leur limite en termes d’efficacité pour reconquérir la qualité de la ressource en eau. L’approche « la bonne dose au bon moment » en restant dans une logique conventionnelle n’est pas suffisante. L’enjeu est maintenant de passer à des systèmes de production qui permettent de mettre « la bonne culture — y compris l’herbe — au bon endroit ». Les agences de l’eau ont ainsi investi depuis quelques années le concept de cultures à bas niveau d’impact (BNI), qui ont précisément cette capacité à intégrer des cultures qui sont structurellement favorables à la préservation de la qualité de l’eau.

Après une première étude centrée sur les impacts des prélèvements en eau souterraine sur le Grand Ried, la Commission Locale de l’Eau du SAGE Ill-Nappe-Rhin a souhaité poursuivre les travaux engagés en créant le projet GES’EAU’R : appui scientifique pour la gestion quantitative des Eaux souterraines dans le grand Ried. Ce projet, cofinancé par la Région Grand Est et le brgm s’est déroulé ainsi : - une phase d’acquisition de données sur les eaux souterraines et les cours d’eau, sur toute la période d’étiage 2019 (suivi piézométrique et hydrométrique, suivi des assecs, réalisation de pompages d’essais) ; - une phase d’interprétation des données, à l’aide d’analyses croisées sur les niveaux de la nappe, les débits ou l’état des cours d’eau et les prélèvements ; - la mise en place d’outils de gestion, sous la forme de cartes synthétiques, de sectorisations, d’indicateurs piézométriques et d’abaques. Sur cette base, le projet GES’EAU’R a permis d’améliorer la connaissance des relations napperivières et de préciser les impacts anthropiques sur les ressources en eau du secteur du Grand Ried. Il a aussi permis, en proposant des outils de gestion spatialisés, de fournir des

Note de synthèse - La présente étude se décompose en 3 points. Les 2 premiers se positionnent en appui technique du projet Ges’Eau’R par la définition d’un réseau de mesure et la mise en place d’un suivi estival renforcé des niveaux de la nappe. Le troisième point, grâce à la modélisation hydrodynamique sur le secteur de l’Illwald, apporte les éléments chiffrés pour répondre aux interrogations issues de l’étude initiale de 2018 concernant l’impact des pompages AEP.

Le plateau de Vicherey-Beuvezin est situé la croisée des départements de Meurthe-et-Moselle et des Vosges, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Nancy. Les 15 sources d’eau potable alimentent en eau plus de 14 000 habitants sur les territoires alentours, et sont gérées par plusieurs collectivités : commune de Beuvezin, les syndicats intercommunaux d’Aboncourt‐Maconcourt, de Grimonviller, de Pulligny et la commune de Tramont‐Lassus en Meurthe‐et‐Moselle et le syndicat intercommunal de Vicherey-Aroffe dans les Vosges. Sur ces 15 sources, 14 sont dégradées par des pollutions diffuses d’origine agricole (nitrates et/ou des résidus de pesticides).